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devoirs

20 février 2009

INTRODUCTION Le XIXe siècle voit l'annonce d'une

INTRODUCTION

		Le XIXe siècle voit l'annonce d'une société nouvelle s'opérer sous les conséquences de la Révolution française qui marque la fin de la monarchie absolue et de l'Ancien Régime, ainsi que de l'avènement de la première République. Elle passe par différents régimes depuis 1792 jusqu'à l'aube de la Restauration, en mars 1814, avec l'écroulement de l'édifice de Napoléon. 
Lorsque celui-ci, le 20 mars 1815, revient aux Tuileries et se réinstalle dans le palais abandonné la nuit précédente par Louis XVIII, il s'octroie provisoirement la domination du pays. L'empereur n'entend associer au pouvoir que des notables, lesquels ont pris goût aux principes libéraux de la Charte.

	Au début du XIXe siècle, le terme de notabilité est utilisé par les contemporains pour définir la catégorie dirigeante, à savoir les aristocrates, les pseudo-nobles ou encore la grande bourgeoisie. La puissance de la notabilité française provient tout d'abord de leur richesse, qui leur permet d'exercer un rôle dans le monde politique, ainsi que des traditions familiales : le notable, le plus souvent, est un héritier. Enfin, elle se définit par leur influence; en effet, ils exercent les plus hautes places dans la fonction publique et se sont octroyé d'importantes fonctions représentatives.
Ces catégories dirigeantes exercent leur pouvoir au niveau local, car c'est en province que leur puissance naît. Ils sont, en somme, les maitres de l'administration locale. 
Après la fin de la monarchie de Juillet de 1848, qui laissera place à une société profondément transformée, ils ne seront plus qualifiés de notables, mais de nouvelle élite. 

Comment les bouleversements politiques et sociaux de l'État français ont-ils entraîné la fin du système de domination des notables marquée par la montée en puissance de la bourgeoisie industrielle et financière ?









































Transition:
Le pouvoir des notables s’établit donc dans de nombreux domaines dans la première partie du XIXème siècle. Le notable est omnipotent. Mais cette classe est nouvelle, et donc fragile. Les divisions politiques sont nombreuses, et le choix d’un gouvernement spécifique est difficile.

II- Des notables divisés: l'échec d'une politique face à une société en mutation

A) l'état de la France en 1815 : des bouleversements sociaux qui provoquent une division des classes dirigeantes

1)UNe révolution française qui a affaibli la société

Après la révolution française, on a de sérieux problèmes démographiques, la société est profondément heurtée. Certaines villes se développent tandis que d'autres demeurent archaïques, les français se meuvent donc dans une société d'exclusion.
On a des divisions culturelles importantes: la sous alphabétisation et la sous scolarisation dominent la masse rurale, le peuple urbain, plus les femmes que les hommes.
Même attitude ambiguë de la classe dirigeante se retrouve à l'égard de l'enseignement des élites. La réorganisation impériale avait pour ambition de doter la France d'élites unifiées par une formation commune: le monopole de l'Université, la militarisation des lycées, le système des écoles spéciales et des facultés professionnelles.

Méfiance des notables à l'égard d'ouverture de l'enseignement secondaire, les notables fermés à cet enseignement : on rend responsable des troubles révolutionnaires, ce qui produit des oppositions politiques entre les fractions de la classe dirigeante. les milieux dirigeants sont donc toujours enfermés dans les canons classiques, dans le culte de l'antiquité classique, les lettres anciennes. Centralisation universitaire à Paris, l'Université est un monde fermé, 
Tout cela constitue une régression par rapport aux innovations pédagogiques des écoles du Directoire.

2)La division des notables sur le plan politique (les différents partis et idéologies correspondantes)

La classe dirigeante qui domine sans partage les diverses sphères de la vie sociale offre une image paradoxale. Apparemment les notables détiennent tous les leviers de commande: politique, administration, économie, culture. Pourtant ils n'ont pas su gérer le passage en douceur vers une société démocratique. Les souvenirs de la terreur  les auraient empêché d'évoluer ou de fusionner. 
Les unes, dirigeantes sous la restauration, sont restée attachées au système le plus traditionnel appuyé sur l'eglise et la noblesse ancienne.  Les autres son,t prêts à une ouverture.

Les différentes familles politiques:

Les bonapartistes
Les ultraroyalistes
les légitimistes

Les libéraux
En philosophie, on s'intéresse aux relations entre les individus et la société. Le libéralisme pense que les actions individuelles sont bénéfiques au corps social.
Ils sont donc hostiles aux privilèges de corporations, de classes, de religion,. Liberté de pensée, de religion, de parole, de la presse, etc... un régime représentatif. Il y a plusieurs familles libérales cependant.

Le libéralisme tout d'abord règne à gauche. Irrémédiablement hostile à l'Ancien Régime, anticlérical.
Théoricien de la gauche libérale: Benjamin Constant. 

Les représentants libéraux: à savoir Guizot, Rémusat, Barante, Royer-Collard. Discours simple: la base de notre droit est la Charte, contrat fondamental entre légitimité et nation.

Même à droite le libéralisme est présent. 

Il est cependant chez les ultraroyalistes des conceptions anti-libérales. L'individu demeure subordonné à la société, le roi est un « représentant de Dieu » dans l'État.






Transition : Ces divisions politiques ne peuvent assurer la stabilité d'un régime. Les conflits internes sont tels que les classes dirigeantes échouent dans leur tentative d'instauration d'un gouvernement. 

B) L’instabilité politique : échec d’un gouvernement des notables jusqu'en 1848

En 1830 il y a une crise politique: Charles X publie des ordonnances qui entre autre suspendent la liberté de la presse et qui rétablissent la censure, c'est ce qui provoque la Révolution de 1830, qu'on appelle aussi les Trois Glorieuses. Le peuple de Paris descend dans la rue et se livrent à des combats révolutionnaires le 27 28 29 juillet. Plus de 800 hommes sont blessés, 4000 blessés. On adopte donc ce qu'on appelle la solution orléaniste; c'est à dire qu'on déclare le duc d'Orléans le roi des français. Le 7 aout 1830, c'est donc le début de la monarchie de Juillet avec un roi: Louis-Philippe Ier.

1)La fin de la monarchie de Juillet et Les débuts de la société industrielle: une remise en cause du système de domination

Sous la monarchie de juillet, les penseurs, les intellos vont repenser la société, on va petit à petit s'indigner, de plus en plus, contre le gouvernement des notables. 

Essor des socialismes utopiques: une nouvelles manières de percevoir la société
Aggravation des inégalités sociales et paupérisation des travailleurs =>misère paysanne
c'est ce qu'on appelle le socialisme utopique.

On trouve:
les saint-simoniens, qui prolongent la pensée de Saint-Simon qui proposent l'idée d'une étatisation des moyens de production et d'échange; 
Les fouriéristes, adeptes de l'idéologie de Fourier. Fonder société sur la satisfaction des passions et sur le travail attrayant. 
Proudhon. Contre le profit du capital, contre l'Etat, contre la religion, il lui reproche d'être une source d'aliénation.
Pierre Leroux, se rattache à Rousseau, pacifiste, souhaite une Union européenne, penseur influent pour les écrivains romantiques à savoir Sand, Hug..

2) une classe dirigeante de plus en plus critiquée : crises économique et financière, morale et idéologique.

La crise économique et financière

Mauvaises récoltes de 1846
On a donc une crise agricole. Crise aussi de l'élevage. 
Disette.
Industrie touchée. Bcp de faillites. Dans certains secteurs comme la métallurgie, les travaux des chemins de fer, c'est la crise boursière, paralysie industrielle.
La misère agricole entraine troubles sociaux, agitation sociale, délinquance, ce qui inquiète la pop. La mortalité s'accroit, elle atteint 239 décès pour 10 000 habitants (en 1844, on en compte 220). Mouvements de grève se multiplient.

La crise morale et idéologique dirigée contre les catégories dirigeantes

cette crise encourage une peur sociale dirigée contre le prestige des notables. 
Actes qui donnent l'impression d'une immoralité des notables: Népotisme dans la fonction publique et la magistrature.
Ces défaillances ruinent le prestiges des notables surtout aux yeux de la petite bourgeoisie. 
C'est peut-être la fin d'un système de domination...

Transition:
L'essor d'une nouvelle société industrielle marque sans doute la fin de la domination des notables, qui d'une part n'ont pas su rétablir une sécurité politique, et qui d'autre part se font progressivement effacés par l'essor d'une bourgeoisie nouvelle, qui domine les leviers d'une nouvelles économie et d'une nouvelle industrie. L'essor des classes moyennes et ouvrières vont également participer au déclin de l'influence des notables. 
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19 février 2009

quelques hommes politiques..

Quelques figures politiques à connaître :

  • Richelieu

Né en 1766, grand seigneur qui a perdu ses immenses biens lors de la Révolution. Émigré, il était entré au service de la Russie et, en 1803 avait été nommé gouverneur de l'Odessa.

En septembre 1814, il rentre en France.

Richelieu n'aime pas la Révolution, il a horreur de Bonaparte, craint la liberté de la presse. Ce grand administrateur n'a pas les vues larges d'un véritable homme d'État: il est naïf et méfiant à la fois, d'une sensibilité presque maladive. Mais il a des qualités de bon sens et de modération et surtout des qualités morales, probité, sens exigeant de l'honneur, fermeté.

Il forme un premier ministère en 1816 qui vote la loi Laîné: elle accorde le droit de vote à tous les contribuables de plus de 30 ans et payant 300F d'impôts, et le droit d'éligibilité à tous les plus de 40 ans payant 1000F d'impôts.

Cependant, plusieurs lois libérales sont également, votées : la loi Gouvion-Saint-Cyr en 1818, qui vise la dissolution de l'armée napoléonienne, la réorganisation des forces militaires, un service obligatoire de 6 ans, l'appartenance des anciens soldats à une armée de réserve, ainsi qu'une réglementation sur le passage des grades. Et la loi de Serre sur la liberté de la presse en 1819.

  • Villèle
Né en 1773, issu d'une famille de petite et ancienne noblesse, destiné par son père à la Marine royale.
A l'époque de la révolution, il vogue vers les Indes. Emprisonné comme suspect sous la Terreur., il se reconvertit ensuite en planteur et épouse une créole, fille d'un grand propriétaire. 
Il devient Chevalier de la foi en 1813 et écrit en 1814 contre la Charte.
Le 14 décembre 1821, il fonde un ministère aux tendances ultraroyalistes qui prend plusieurs mesures:
-augmentation du rôle de l'Église dans l'État, il faut savoir qu'à ce moment le clergé souhaite une re-christianisation de la société.  
-Dissolution de la garde nationale parisienne. 
                          la Chambre des députés

  • Thiers
A été d'abord journaliste.
Homme d'ordre, énergique, il forme un premier ministère le 22 février 1836, comme cabinet libéral. Il mène une politique de « gages alternatifs »: il profite du morcellement de la Chambre des députes en six tendances en s'appuyant tantôt sur les uns, tantôt sur les autres. 
Il mobilise également les sentiments napoléoniens. C'est lui qui inaugure en juillet 1836 l'Arc de Triomple de l'Etoile dont la construction avait été décrétée par Napoléon.
Il introduit en réalité davantage un style d'homme politique qu'une politique nouvelle. Orateur parlementaire habile, Saint-Beuve le surnommait « le grand escamoteur ». Accueilli sans plaisir par les conservateurs et par les légitimistes, il est à leurs yeux l'homme de la Révolution.
Il représente le bourgeois enrichi, qui a mis en œuvre sa propre ascension sociale, menaçant par là le système des notables. Il est donc le rêve de toute la catégorie sociale de la petite et moyenne bourgeoisie; au contraire, les notables le considèrent comme un parvenu. 


  • Benjamin Constant. 
    Vient d'une famille de protestants français.
    Cosmopolite par sa culture, il a eu une tumultueuse aventure avec Mme de Staël. 

    Il devient un écrivain romantique et nationaliste. Il se rallie à Napoléon pendant les Cent jours, chargé de rédiger un Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire. Après la seconde abdication de Napoléon, il se réfugie à Bruxelles, puis en Angleterre. Sa nouvelle Adolphe connait un succès remarquable(1816).

    Sa philosophie politique:

    Il constate que dans les temps modernes, la vie privée est la part la plus précieuse de l'existence, celle qu'il faut préserver de l'arbitraire du pouvoir. Il liste ainsi plusieurs droits fondamentaux: la liberté personnelle (ou corporelle), la liberté religieuse,la liberté d’opinion et sa diffusion (liberté de la presse),la jouissance de la propriété. Il reconnaît le principe de la souveraineté du peuple, mais réserve les droits électoraux aux propriétaires qui seuls peuvent l'exercer en toute indépendance. Préfère la monarchie constitutionnelle à la République, car celle-ci a engendré le despotisme sous le Consulat.

18 février 2009

H5

PAOLANTONACCI
MARION
													HK

KING HENRY V
William Shakespeare – The New Cambridge Shakespeare
























Historically:
  • This play is about Henry V (9 August 1387 – 31 August 1422). He was one of the most significant English kings of the 15th century. He was born at Monmouth, in Wales, in the tower above the gatehouse of Monmouth Castle. He reigned as King of England from 1413 to 1422. Henry was the son of Henry IV, and Mary de Bohun. 
    According to the title of the play, we can suppose that the plot of the play is King Henry V and the political events that happened under his reign, for example the battle of Agincourt. Henry V must be the protagonist of the play, so it is possible that Shakespeare had wanted to write a historical play.
  • We can associate Henry V with the famous battle of Agincourt which took place in 1415, if we speak about the historical background; he can also be associated with his spouse: Katherine of Valois, or the House of Lancaster, the dynasty he belonged to.
  • E6: Edward the Third (reign: 1327-1377)
	R2: Richard the Second (reign: 1377-1399)
	H4: Henry the Fourth (reign: 1399-1413)
	H5: Henry the Fifth (reign: 1413-1422)
	H6: Henry the Sixth (reign: 1422-1461 and 1470-1471)
	Richard II is one of Edward III's grand-sons. He is one of the two sons of Edward, Prince of 	Wales. Henry IV is also a Edward III's grand-sons, he is the son of Blanche of Lancaster and 	John, Duke of Lancaster. Then, he is nephew with Richard II. Henry V is Henry IV's son from 	a marriage with Mary Bohun. Henry VI is the son of Henry V and Katherine, Charles VI's 	daughter. Hence, Henry IV is also Henry VI's grand-father.
	The commonwealth: the Commonwealth of Nations, also known as the Commonwealth or the 	British Commonwealth, is an intergovernmental organisation of fifty-three independent 	member states, which were mainly formerly parts of the British Empire. They co-operate 	within a framework of common values which include the promotion of human rights, 	democracy, good governance, individual liberty, free trade, egalitarianism...It is not a political 	union, but an intergovernmental association through which countries diverse by their social, 	political, and economic backgrounds, are regarded as equal in status. 
	House of Lancaster: E3 H4 H5 H6 H7 H8
	House of York: E4 E5 R2 R3
	House of Tudor: E6 E1 M1 M2 J1 C1 A1
	The House of Stuart succeeded the House of Tudors.
	England and Scotland became one in 1707 with a treaty of Act of Union.
	England and Ireland became one in 1801 with another Act of Union.
	England and Wales became one in 1536 when Henry VIII signed an Act of Union.
  • We can associate E3 with the War of Scotland in 1332.
    We can associate the Dark Prince with the Battle of Crecy in 1346, so it is linked up the Hundred Years' War.
    We can associate H5 with the battle of Azincourt in 1415.
  • Dark Prince was Edward of Woodstock,Prince of Wales. He was born in 1330 and died in 1376, he was the eldest son of King Edward III and Philippa of Hainault. He is Richard II's father.
    Prince Hal is the name of the character of Shakespeare's play who represents the Prince of Wales, who is in fact Henry V. So Prince Hal is the main protagonist of King Henry V. That's the same for Harry: Harry is Henry V, because some of his nicknames were Harry Monmouth and Prince harry.
  • Before Henry V, Shakespeare wrote Richard II and Henry IV. After Henry V followed Henry VI, Henry VIII, King John and Eward III.
  • The first Shakespeare's tetralogy is composed by the first part of Henry VI, the second part of Henry VI, the third part of Henry VI, written about 1588-1590, and Richard III (1591).
    The second tetralogy is composed by Richard II, Henry IV Parts I and II, Henry V during the latter half of the 1590s.
  • The two  bishops are bishop of  Canterbury and of Ely. 
    They enter the scene immediately after the prologue in worried conversation about a bill presented to the king that would confiscate property and income held by the Church and deliver it over to the monarchy. Canterbury's solution to this attack upon the Church's holdings is to offer the king instead a substantial sum of money.
  • Cambridge is one of the conspirators against King Henry. He is bribed by French agents to kill Henry before he sets sail for France.
  • The French King who fought in the battle of Agincourt was King Charles VI. The French Dauphin was the prince of the French crown, future Charles VII.
  • The Wars of the Roses (1453–1487) were a series of dynastic civil wars fought in England between supporters of the Houses of Lancaster and York from 1455-1487, but the proper starting of the War of the Roses happened in 1399 when Henry Bolingbroke took the throne off  Richard III, then there was already conflict between the two families. 
    The common ancestor they had was Edward III, King of England. 
    The conflict which can be taken as the French counterpart to the Wars of the Roses was the Armagnac-Burgundian Civil War. This French Civil War was between the Armagnac and Burgundian factions (from 1407 to 1435). It occurred while France was ravaged by the Hundred Years' War against the English. The Burgundians went along with the English. 












Dramatically :
  • The play is divided into five parts.
	Act 1: 2 scenes
	Act 2: 4 scenes
	Act3: 7 scenes
	Act 4: 8 scenes
	Act 5: 2 scenes
  • Each act begins with a prologue. The play ends with an epilogue.
  • The chorus has to introduce each act after the first scene. It is a single character, whose speeches open each of the five acts of the play. 
  • The scene unfolds alternatively in London, Southampton, Harfleur, Paris and Agincourt. 
  • The time span of the play, in term of narrated time, is six years : from 1414 to 1420.
  • The different groups of characters in the play are The Chorus, The French royal family and the English royal family, The Church, The Nobility, The Army, the Citizens. 
  • At first sight, the characters which seem to play the most important part in terms of length of speech are the King and the Chorus.
  • In the play, the characters who represent the figures o fun are Bardolph, Nym, Pistol and the biggest one is Falstaff.
  • There are several female characters in the play : Catherine, the daughter of the king of France. Catherine is married to King Henry VIII. Isabel, the queen of France, married to Charles VI, she does not appear until the final scene .Alice, a Lady attending on the Princess Katharine. Mistress Quickly, a hostess.
  • Richard Burbage embodied Henry V onstage for the first time. We can also quote other famous performers as Ralph Richardson, Laurence Olivier, Richard Burton or Kenneth Branagh.




King Henry V:
  • Henry V was the son of Mary of Bohun and Henry IV. 
  • Henry V’s father acceded to the throne by ordering the murder of Richard II.
  • Under Henri III's reign, a conflict between France and England started in 1241, the French side succeeded in taking back the Normandy as a part of the Kingdom of France. Then, English Kings were not Duke of Normandy anymore. But obviously, from this moment, all English kings claimed the throne of France, and so did Henry V.
  • We can say that Henry V’s cause is not a legitimate cause. Indeed, it was at first William the Conqueror. Logically, if English King wanted to claim whatever throne, they should claim the duchy of Normandy and certainly not the throne of France because William the conqueror had no rights on this throne. 
  • The other Warrior Kings should be all the Kings after Henry VIII , or the Kings who reigned during the Hundred Years's War.
  • Henry V remained famous for the battle of Agincourt in 1415.  With that battle, he gained the access to the French throne at the Treaty of Troyes in 1420.
  • He did not reigned as King of France because he died prematurely.
  • Henry V married Katherine of Valois. They had one child: the future Henry VI.  Henry VI reigned two times: from 1422 to 1461, and from 1470 to 1471. 
  • England didn’t keep the crown of France after Henry V’s death. 
  • Edward IV succeeded his father. Richard III succeeded Edward IV.
    
18 février 2009

dissert médée

PAOLANTONACCI
MARION

HK

DISSERTATION CULTURE ANTIQUE:
Médée, Sénèque

La représentation de l'étrange et de l'étranger dans Médée




























		Depuis le IIeme siècle avant notre ère, la littérature grecque et latine nous a livré différentes versions du mythe de Médée, mythe poignant de par le fait qu'il est l'expression violente de passions surhumaines, et mythe qui suscite également une profonde fascination face au destin d'une femme hors-du-commun. 
En relation intertextuelle avec les œuvres d'Ennius, d'Ovide, ou bien d'Euripide, Sénèque tente de se détacher, en faisant de Médée une figure unique du théâtre tragique, mais surtout une image porteuse de référents philosophiques desquels il fut l'adepte.
Médée la magicienne, fille du Soleil, délaissée par Jason en faveur de Créuse, meurtrière de ses deux enfants, bafouée et exilée par l'irrévocable parole de Créon, nous laisse penser qu'un tel personnage intrigue par ce que l'on pourrait définir son étrangeté. En effet, Médée est par essence une figure fuyante, toujours autre, étrangère à autrui comme à elle même. 
	Comment s'opère cette représentation de l'étrange et de l'étrangeté dans la pièce de Sénèque ?
Tout d'abord, l'étrange et l'étrangeté ne reposent-ils pas sur un double dispositif d'effroi et de fascination ?
Enfin, ces deux notions ne correspondent-elles pas également aux realiae de l'époque de Sénèque ?


		Médée est une femme étrangère au monde grec, au monde dit « civilisé ». Comme nous l'avons précisé plus haut, elle dispose d'une intensité telle qu'elle permet à un double effet d'opérer sur son public: l'effroi face à ses passions démesurées et à ses pouvoirs obscurs, et la fascination provoquée par cette même démesure qui lui rend malgré tout une certaine grandeur, par ces débordements de haine et de désir de vengeance, enfin par le sort tragique et injuste qu'elle subit: son exil, sa répudiation, la trahison de Jason.
		Étrange et étrangère elle est, à cause de ses attributs de magicienne, confortés tout d'abord par ses origines qui font d'elle la femme orientale, la sorcière aux pouvoirs magiques capables de détruire; par son langage également, qui mêle incantations obscures et invocations de dieux méconnus qui rappellent le monde étrange et opaque dans lequel elle se meut, la réduisant ainsi au statut de « Barbare », celle qui balbutie des paroles inintelligibles; enfin, par le dispositif dont elle use : le chair ailé qui l'emporte loin de Corinthe, ou encore les présents magiques qui consumeront Créuse et ses enfants...
Ces trois éléments d'étrangeté fonctionnent à travers ce double dispositif d'effroi et de fascination. C'est ce que nous verrons en premier lieu. 
	Le personnage de Médée reprend le mythe des Argonautes, l'une des quatre légendes dont s'inspirent poètes et dramaturges antiques dans la conception de leurs œuvres: ainsi, neuf destragédies de Sénèque renvoient chacune à une légende. La légende du cycle argien est illustrée par  Thyeste et Agamemnon,la légende du cycle troyen renvoie aux Troyennes, la légende du cycle thébain est illustrée dans Œdipe et les Phéniciennes, celle d'Hercule se retrouve dans Hercule furieux et Hercule sur l'Oeta, enfin, la légende de Thésée  se retrouve dans Phèdre.
La mère de Médée, selon une tradition de Diodore de Sicile, aurait été Hécate, déesse de la nuit, patronne des sorcières. Ainsi, cette « Barbare », cette non-Grecque (la Colchide est située à l'extrémité orientale de la Mer Noire sur les cartes des Athéniens). Elle est donc une princesse dotée de pouvoirs extraordinaires du fait de sa brillante ascendance: elle est magicienne, comme sa tante Circé. Ses origines-mêmes font d'elle une sorcière aux yeux des Grecs. En effet: les chants du chœur  développent devéritables odes consacrées aux Argonautes, donnant au drame une dimension cosmique. Si nous prenons par exemple la deuxième intervention du chœur : «Personne ne possédait encore la science des astres et n'avait eu recours aux étoiles dont est constellé l'éther, le navire ne pouvait pas encore éviter les Hyades pluvieux ni les feux de la Chèvre d'Olène, ni le Chariot arctique que suit et dirige avec lenteur le Bouvier, en raison de son âge, et Borée et Zéphyr n'avaient pas encore reçu leurs noms» En faisant mention des constellations, le support dramatique prend une substance semi-mythologique et cosmique. 
	Médée  est donc la femme venue d'ailleurs, de très loin, la Barbare dont les premiers mots de la pièce rappellent les origines. 
Etrangère et donc étrange: Médée l'orientale, vue par les Grecs civilisés de Corinthe. Elle fait peur au roi lui même qui n'hésite d'ailleurs pas à le reconnaître dès le début de la grande scène qui l'oppose à la Colchidienne : «Qui cette femme épargnera-t-elle, qui laissera-t-elle ne courir aucun danger? Moi-même je me préparais sans plus tarder à anéantir par le glaive ce fléau si redoutable [...] Qu'elle ne fasse plus peser l'angoisse sur mon territoire et qu'elle parte en sécurité. [...] Ecartez-la, serviteurs, qu'elle ne me touche ni ne m'aborde. » Il est clair que son caractère d'étrangère et surtout de sorcière suscite chez les Corinthiens et chez le roi-même la plus grande peur et la plus grande méfiance.
		Sur le plan formel, nous retrouvons ce même aspect d'étrangeté. En effet, il n'y a qu'à lire à travers le déploiement de ses tirades et de ses monologues les nombreuses incantations et invocations mystérieuses. La  fréquence des invocations et prières adressées aux divinités infernales, les longs monologues fiévreux empreints de théonymes et d'épiclèses (noms et attributs divins) contribue à la création d'une atmosphère magique : « Dieu du mariage, toi, Lucine,... toi qui enseignas à Tiphys l'art de maîtriser la nef fabuleuse qui devait dompter les flots, toi qui règnes en maître impitoyable sur les profondeurs marines, toi, Titan, qui distribues pour le monde la clarté du jour, toi, triple Hécate [...], vous, dieux pris à témoins par Jason comme garants de sa foi envers moi, et vous, divinités plus justement invoquées par Médée dans ses prières, Chaos de la nuit éternelle,... Mânes impies, Souverain de l'empire des ombres... » Ici, Médée en tant que magicienne invoque les divinités infernales, le royaume des morts, les Enfers, les Mânes, et surtout Hadès, dieu des Enfers. 
Ce langage foisonnant de noms parfois méconnus peut faire penser au langage incompréhensible du Barbare, celui qui ne parle pas le Grec, celui qu'on ne comprend pas. Le Barbare est doublement étrange: étrange parce qu'étranger, il n'appartient pas au monde hellénise géographiquement parlant; étrange également parce qu'il ne possède ni les mêmes mœurs ni le même langage que les Grecs. Médée portera jusqu'à la fin de la pièce le fardeau de ses origines : on condamne l'étranger sans avoir cherché à le connaître, et c'est ainsi qu'elle est traitée dès le début. Elle est d'emblée représentée par le biais d'une altérité qui épouvante et fascine d'autant plus.
		Médée, nous l'avons dit, est une magicienne. Nombreux sont les objets qui lui seront utiles afin de prouver la puissance de ses pouvoirs et d'aboutir à son dessein: la vengeance. 
	En cela Médée est effrayante: elle dispose d'une supériorité qui la rend imprenable par les mains des hommes.
Sa fuite symbolique sur le char enchanté en sera l'ultime preuve: elle représente l'impuissance des hommes à la soumettre à leurs jugements. Cette notion de fuite, le caractère fuyant de l'héroïne est présent tout au long de la pièce. Au début du troisième mouvement, la Nourrice demande : «Mon enfant, où te précipites-tu d'un pas si rapide, hors de chez toi? Arrête, modère ta colère, freine ton élan [...] Médée va et vient en un mouvement frénétique... », ou encore au début de la quatrième et dernière intervention du chœur : « Où se précipite la sanglante Ménade... ». La pièce se clôt d'ailleurs sur une invitation de Jason envers Médée, invitation à partir et à parcourir le monde, comme s'il était devenu irréversible le fait que Médée soit insaisissable : «Parcours les hautes régions éthérées du ciel, porte témoignage que, là où tu passes, il n'y a point de dieux. »
             La sorcellerie devient effrayante car menaçante lorsque Médée prépare la mort de sa rivale. Au début du quatrième mouvement, la Nourrice annonce déjà le danger prémédité par la sorcière: «Un sentiment d'épouvante et d'horreur envahit mon âme: une menace redoutable pèse sur nous. Spectacle effrayant, la rancœur de Médée s'exacerbe »; mais c'est surtout le rituel funeste mis en place par Médée qui effraie le plus : «tout ce qu'elle-même a depuis longtemps redouté, elle le met en oeuvre et donne libre cours à toute la troupe de ses maléfices, fléaux gardés secrets, inconnus; et, implorant le sinistre autel avec la main gauche, elle appelle tous les fléaux (...) Attirée par ses incantations magique, la foule des serpents écailleux est là. » . C'est ensuite Médée elle-même, dans une tirade invocatrice, qui nous offre les détails de ses pratiques maléfiques en insistant sur le fait que c'est sa condition (comprendre sa race) qui lui permet de pouvoir mener un tel dessein à son terme: « Pour toi, comme le veut la coutume de ma race, chevelure dénouée et pieds nus, j'ai parcouru les forets solitaires (...). J'ai interverti le cours des saisons » Ici, Médée a le contrôle sur la Nature même. « Fais pénétrer la force de tes aiguillons dans ces poisons, Hécate, et maintiens dissimulées dans les présents que j'offre les semences de flammes » Ici, l'arme de meurtre est donnée. 
			Nous avons vu en quoi Médée apparaît comme une héroïne menaçante et effrayante pour le monde grec: d'une part, elle est la fille d'une magicienne et vient d'une contrée lointaine, bien au-delà du Pont-Euxin; ensuite, elle use d'un langage hermétique qui rappelle le « barbaros »; enfin, par ses rites, ses objets ensorcelés, et ses pouvoirs magiques qui serviront au meurtre de Créuse, de Créon et de ses enfants. Toutefois, nous pouvons affirmer que Médée fascine autant qu'elle fait peur. Cette fascination tient dans l'extraordinaire psychologie de son personnage, auquel Sénèque apporte toute une intensité et une exacerbation qui font l'une des originalités de la pièce.
	L'analyse psychologique de Médée est fascinante dans le sens qu'elle respecte les conventions théâtrales du genre tragique de l'époque, tout en y introduisant une densité nouvelle.
              Nous étudierons d'abord le thème de la furor. Dans la tragédie latine, le héros, sous l'impulsion d'une rancœur, d'un ressentiment profond (dolor), entre au fil de la pièce dans un état de démence (furor), et commet un crime contre les lois morales et religieuses (scelus nefas)
Nous pouvons dire que la douleur, la dolor de Médée est surhumaine, démesurée.  C'est ce qu'exprime le choeur au cours de sa quatrième intervention: « Médée ne sait contenir aucun accès, ni de rage ni d'amour. », « Une ardente rougeur se répand sur ses joues, puis la pâleur chasse cette rougeur, son aspect change sans cesse... Elle s'élance d'un côté puis de l'autre, comme une tigresse privée de ses petits parcourt d'un pas furieux les forêts du Gange », la comparaison féline traduit ici la violence qui habite Médée.  D'autres comparaisons plus fortes sont effectuées lors de la troisième intervention du chœur : « Ni la violence d'un feu ravageur, ni la fureur du vent, ni un trait lancé avec force, dans leur menace, ne sont comparables à une épouse répudiée qui brûle de haine », en comparant la colère de Médée aux dangers engendrés par les éléments de la nature -le feu, le vent-, Médée dépasse bien ici son statut de simple humaine.
	C'est cette furor surhumaine qui la poussera à commettre son quadruple meurtre. Ce meurtre révèle bien la perte totale de raison dont est victime Médée. En plus d'assassiner sa rivale, elle égorge, sous les yeux de Jason, les fils qu'elle a eus de lui. L'atrocité de ce geste la ramène à son étrangeté dans le sens qu'il n'y a qu'un étranger ignorant de la vertu grecque pour être capable d'un tel acte. Aspects même symboliques du mythe: la magicienne, la sorcière, elle est par essence la Barbare, donc la seule à pouvoir commettre les atrocités que lui reproche Jason. Médée justifie néanmoins son crime en mentionnant la rage: « ô, ma rage, là où tu me conduis. »
	Nous devons effectivement nous pencher attentivement sur les paroles de Médée, sur le vocabulaire emprunté et le lexique utilisé, tous deux révélateurs de cette passion surhumaine et extrême qui la traverse et à laquelle elle ne met un terme qu'en accomplissant le quadruple meurtre. 
Sur le plan textuel, la colère est partout présente: « Cherche une nouvelle matière, ma rancœur », « Où te portes-tu donc, ma rage, et quels traits lances-tu contre ton perfide ennemi? ». Le désespoir participe du tragique de la pièce, il en est d'autant plus fascinant car même en position tragique et extrêmement désespérée, Médée va jusqu'au bout de son dessein: « Mon seul repos est de voir l'univers s'abimer avec moi: que tout disparaisse avec moi! Il est doux de tout entraîner dans sa perte ». L'idée de vengeance est en effet récurrente dans les répliques de l'héroïne: « jamais ma fureur ne renoncera à poursuivre sa vengeance, toujours elle ira s'exacerbant. ». Le vocabulaire de la mort et du funeste rappelle en quoi Médée est terrifiante : « Prépare l'ultime bûcher destiné à tes enfants, Jason, et élève leur tombeau ».
		Fascinante et terrifiante. Telle est l'idée que nous avons développée ici, et qui explique l'étrangeté de l'héroïne. A travers ce double dispositif d'effroi et de fascination, Médée n'en ressort que plus étrange, plus différent des hommes que jamais. Étrange de par ses origines, étrange de par ses dons de sorcière, étrange de par son langage, étrange parce qu'elle est surhumaine, dotée de passions qui dépassent le commun des mortels, étrange parce qu'elle accomplit un quadruple assassinat.
Nous pouvons toutefois nous demander si ces raisons peuvent à elles seules expliquer une réception de la pièce orientée dans une optique qui positionnerait Médée en étrangère. Il est évident que les critères d'étrange et d'étrangeté, s'ils sont perçus ici à travers les éléments que nous avons développés, c'est aussi parce que la société grecque est conditionnée dans son cadre de vie, ses cadres de pensée et qu'elle a ses référents philosophiques, historiques et littéraires.  C'est ce que nous étudierons dans le deuxième temps de notre devoir.



			L'étrange et l'étrangeté de Médée dépendent des realia de l'époque à laquelle écrit Sénèque. En effet, pour considérer tel élément ou tel aspect d'un personnage comme appartenant à l'étrange, il faut pouvoir se reporter aux composantes du monde réel, sans quoi l'essai de comparaison s'avèrerait impossible.
Les realia peuvent se décliner en deux mouvements: tout d'abord, les realia qui concernent le patrimoine culturel grec, à savoir les préjugés du monde grec par rapport à l'étranger, le statut de la femme en société, et enfin le but de la tragédie; ensuite, nous pouvons nous centrer sur les références propres à Sénèque, les connaissances monopolisées dans la composition de son œuvre: nous citerons l'histoire, la philosophie et la géographie.
	Les préjugés concernant l'étranger dans le monde grec sont très ancrés dans les mentalités. A l'époque classique, dans la cité d'Athènes, les métèques étaient contraints de payer un impôt en raison de leur statut d'étranger. Ils n'avaient pas le droit de participer à certaines cérémonies religieuses et ne pouvaient participer à la vie politique, étant impossible pour eux de s'octroyer le statut de citoyen. On se méfiait des étrangers parce qu'on craignait que leurs intérêts soient contraires au bien de la cité. Sénèque était sans aucun doute atteint par ces idées. Aussi, l'étranger était souvent considéré comme le non-civilisé, le barbare, celui qui ne parle pas le grec et qui ignore les mœurs et coutumes grecques. 
Si nous revenions à Médée, nous pourrions affirmer que le débat sur l'étranger est présent dans la pièce.  Médée est une étrangère parce qu'elle est Colchidienne, tout autour d'elle se déploie alors le fantasme du monde hellénistique en rapport avec l'Orient. Le mythe des Argonautes même renvoie à ce débat: si nous tentions d'en donner une interprétation, nous pourrions affirmer qu'il renvoie à une confrontation du monde civilisé face au monde du Barbare. Il y a effectivement conflit entre deux mondes: le monde des hommes, celui de la civilisation et de l'ordre  , et le monde la barbarie. Les argonautes représenteraient l'effort de la civilisation des Grecs vers l'Orient,  dans le sens où leur mythe semble reprendre précédemment les étapes de l'exploitation du monde des grecs. Le débat du monde civilisé face au monde de l'étranger, qui fait peur par sa différence, est donc au cœur-même de la pièce grâce mythe des Argonautes.
	Un autre point important est à souligner: Médée est aussi étrangère en tant que femme. En effet, la réflexion sur la nature féminine occupe une grande place dans la pièce. Dans l'Antiquité, les femmes, soumises à la volonté des hommes, essentielles uniquement pour ce qui concernait les rites religieux et l'entretien domestique, n'avaient pas même la chance d'espérer pouvoir accéder à la citoyenneté ni à l'éducation. 
En ce sens, nous pouvons dire que Médée se fait le  porte-parole des femmes grecques. Elle se lamente sur l'injustice du sort que leur réservent les hommes aussi bien que la nature : « j'aimerais mieux lutter trois fois sous le bouclier qu'accoucher une seule », conclut-elle. 
La femme reste incomprise et méprisée par l'homme : Jason considère comme sans importance le fait qu'il l'ait quittée pour aller voir une autre femme, alors que Médée le vit comme une ignominie : « De ce conseil que tu me donnes, le bénéfice va à Créuse; tu élimines une rivale qui lui est odieuse », ce à quoi Jason répond simplement : « Médée me reproche mes amours? ». Une solidarité féminine établie entre Médée et la Nourrice est également remarquable, ce qui justifierait le fait que Médée se place comme le porte-parole de la souffrance féminine. 
Pour aller jusqu'au bout de notre analyse, nous pourrions dire que la femme pourrait bien être une sorcière par nature. Ainsi Médée ne représenterait que l'essence féminine portée à son comble, puisqu'effectivement elle agit en pensant défendre ses intérêts, et en écoutant son cœur. Elle apparaît donc comme une étrangère en tant que femme.
	Le dernier aspect des realia de l'époque concerne les objectifs fixés par la tragédie grecque.
La tragédie grecque est de loin l'un des genres les plus rigoureux d'un point de vue formel. Respect des règles de bienséance qui interdisent la violence ou l'indécence sur scène, règle des trois unités qui fixe pour toute tragédie une action en un lieu et une journée,  enfin la visée catharsisante et moralisante. En faisant en sorte que le destinataire soit épris de pitié et d'effroi envers le héros, la tragédie espère purifier son esprit. L'effet double d'effroi et de pitié envers Médée permet alors aux grecs de l'Antiquité une réflexion sur les passions de l'âme et la fatalité. Toutefois, il est important d'instaurer une distance entre le héros qui est mis en scène en plein débat contre son destin sur lequel il n'a aucune prise, et le spectateur ou lecteur de la pièce. Les personnages de tragédie sont souvent des rois, des nobles, des grands princes.
La distance effectuée dans la pièce de Sénèque est justement l'étrangeté de Médée. En rappelant que Médée est une sorcière, qu'elle est donc surhumaine, la distanciation est d'emblée instaurée. 
	Toutefois, Médée est parsemée d'autres référents auxquels nous n'avons pas encore fait allusion, et qui participent largement à l'établissement d'une étrangeté au sein de la pièce. Il s'agit des connaissances recueillies et usées par son auteur. Les thèmes philosophiques qui ont le plus retenu l'attention de Sénèque se retrouvent dans ses tragédies: l'immortalité de l'âme, la nature, l'amour, la méditation sur le destin et sur la nature du pouvoir politique.
Rappelons que dans la lettre 108 à Lucilius, Sénèque explique la vocation morale du théâtre. Il semblerait alors que son théâtre repose sur une rhétorique de l'érudition. 
	Sur le plan philosophique, Sénèque est un stoïcien affirmé et avéré. Or, pour un philosophe stoïcien comme Sénèque, le monde se compose de deux éléments actifs: l'air et le feu, et de deux éléments passifs:l'eau et la terre. Médée est habitée par le feu, la passion de l'orgueil; les allusions à l'image du feu et du vent comme entités actives et déchainées sont fréquentes dans la pièce: « ni une mer soulevée par la tempête, ni la violence des feux attisés par les vents ne pourraient arrêter le déchainement de ma colère: je renverserai tout, je briserai tout ». De plus, c'est par le feu que Médée commettra le crime de Créuse.  Enfin, n'oublions pas de préciser qu'elle est fille du Soleil, la plus évidente des images métaphoriques du feu. 
Rajoutons que comme le théâtre a une vocation morale, Sénèque, en tant que stoïcien, manifeste à travers le personnage aliéné par la passion et dépossédé de lui-même qu'est Médée un désir moralisateur dont le mot d'ordre est : « changeons nos désirs au lieu de vouloir changer le monde ».
	Enfin, un dernier domaine opère afin de conférer à Médée toute son étrangeté et tout son étrange. Il s'agit de la géographie.
Il est aisé de trouver des descriptions de lieux dans Médée: dès la première intervention du chœur, celui-ci se lance dans une longue description de cet ordre: « La jeune princesse surpasse de loin en beauté les jeunes femmes du pays de Cécrops, celles que, sur les hauteurs du Taygète,... et celles qui se baignent dans l'onde aonienne et dans les eaux sacrées de l'Alphée... »
Il semblerait que Sénèque soit fécond en détails et en descriptions géographiques. Or, les paysages décrits sont parfois lointains, choisis pour leur étrangeté. Ou bien, nous sommes face à de véritables énumérations qui n'ont pas grand intérêt. 
D'après HARDER, ces notions géographiques comporteraient un certain nombre d'erreurs et de confusions, les plus graves:  par exemple, entre l'Ancaeus de Samos et celui de l'Arcadie. 
Finalement, Sénèque abuse de descriptions géographiques, il traite ses thèmes avec beaucoup de liberté. Cela participe à l'étrangeté de la pièce dans le sens que les lieux cités n'ont parfois strictement aucun rapport avec la réalité, ou alors paraissent tellement lointains que même les contemporains de Sénèque ne doivent en avoir qu'une brève et vague idée.
		Nous avons donc vu en quoi l'étrangeté de Médée était encouragée par les realia de l'époque. D'une part, cette étrangeté correspond à un monde structuré et posé en exemple qu'est le monde hellénistique; d'autre part, ce sont les connaissances et le savoir de Sénèque qui permettent un établissement de cette étrangeté.


		Médée reste donc incontestablement une pièce qui a su marquer par la psychologie de son héroïne au fond de laquelle s'affrontent des forces et des passions dignes du genre tragique antique. Étrangère aux grecs, étrangère à elle-même, fuyant son malheur en croyant fuir Corinthe, elle est l'autre, que le grec méconnait et sur lequel il s'est souvent mépris. 
Il paraît donc évident, après notre travail, que le personnage de Médée soit resté immortel à travers les siècles et soit à l'origine d'œuvres postérieures, et qu'elle soit l'icône-même de la mère assassinant ses propres enfants. L'intérêt porté à Médée apparaît universel dans sa continuité et sa constance. Tel que l'exprime Alain MOREAU : «Médée est une figure monstrueuse pour laquelle il n'existe plus de normes, plus de lois, ni à l'échelle des hommes, ni à l'échelle du cosmos. Le ça a brisé les barrières du moi et du surmoi, le Chaos déferle sur le Cosmos ». Avec cette image, nous pouvons nous demander si ce n'est pas là une dernière déviance de notre vision occidentale de l'étranger: l'étranger serait alors le monstre, l'innommable, celui qu'on ne peut décrire tant il dépasse et transgresse les schémas normatifs. 



















Bibliographie :
  • Sénèque, par Pierre AUBENQUE et Jean-Marie ANDRE, édition Seghers
    
  • Le Théâtre de Sénèque, L.HERRMANN, édition Les Belles Lettres, coll « Etudes Anciennes »
    
  • Médée, SENEQUE, édition GF Flammarion
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